Nous payons nos médecins très cher pour qu'ils nous gardent en vie. Et au fond, nous savons bien que c'est un combat perdu d'avance. C'est déjà tout un défi de nous garder en santé jusqu'à la fin, dans de bonnes conditions.
Pourtant, dans la force de l'âge, tout est différent. Laure et moi, c'est notre 51è anniversaire de mariage aujourd'hui, le 4 septembre. Ce jour-là, c'est comme si nous avions l'impression que nous avons presque toute une éternité devant nous. Nous réalisons vite que si notre coeur ne vieillit pas, il en va tout autrement de notre corps.
La vie est une suite de hasards qui changent le monde, notre univers et les générations futures. Sans cette rencontre avec Laure, nos enfants n'existeraient pas, tout leur parcours professionnel n'aurait pas produit les fruits dont nous sommes si fiers.
Tout à fait, par hasard, deux jeunes dames viennent tout juste de sonner à notre porte. Dring, dring!
Je les ai reconnues. C'étaient deux témoins de Jéhovah. Je leur ai dit: "J'imagine que vous êtes venues nous souhaiter un bon anniversaire de mariage". J'ai sorti notre album de photos. Elles ont vite changé de sujet.
Elles nous ont demandé: "Croyez-vous à la résurrection des corps?" J'ai répondu à la blague: "Pas vraiment, mais je ne prends pas de chance. Je ne fais jamais de dons d'organe. Imaginez si à la fin des temps mon corps ressuscite et que mon coeur se trouve dans le corps d'un autre... Quand les anges vont jouer de la trompette, je veux avoir tous mes morceaux."
Plus sérieusement, je crois que notre corps n'est qu'une écorce emprunté le temps d'une vie dans une dimension sujette à se transformer en je ne sais trop quoi. Je crois que notre corps est une partie de nous-même auquel se greffe autre chose. Je suis porté à croire qu'il y a une autre partie en nous différente et indépendante de la matière. Je pense, mais je n'en sais rien.
Même l'ordinateur le plus puissant n'a pas le début du commencement de la conscience d'exister.
Un ordinateur des millions de fois plus puissants que le cerveau ne se pose pas de questions sur sa raison d'être, le sens à donner à sa vie. Et quand on parle d'intelligence artificielle, je pense qu'on joue avec les mots. Mon téléphone sera intelligent lorsqu'il me demandera quel est le sens de la vie et se posera des questions sur l'existence ou la non-existence d'un être supérieur qui a créé notre univers.
Je disais au tout début que la médecine est un combat perdu d'avance. Peu importe le prix qu'on paie, le médecin ne peut nous empêcher de mourir. Alors, on aime penser que même après la mort, on ne sera pas mort. Et on va plus loin: on imagine que les ordinateurs deviendront dotés d'intelligence, ce qui est l'apanage des créatures humaines que nous sommes.
Il serait peut-être plus utile de se poser des questions sur la survie de la planète...
Le vrai complot, il est là: toutes les raisons qu'on invente pour ne pas s'en occuper.
11 commentaires:
Eh bien moi, je ne viens pas sonner à votre porte pour vous souhaiter un bon 51e anniversaire de mariage mais je le fais par écrit, c'est ma façon à moi, qui ne suis pas tellement de mon époque, de vous féliciter pour tant d'amour et de vous souhaiter une bonne santé pour vous aimer encore longtemps.
Quant à cette campagne électorale en cours au Québec, le sens de la vie et ce qui vient après, l'intelligence artificielle à laquelle je ne comprends pas grand chose, j'ai de plus en plus le goût d'écouter les autres et de moins en moins d'opinions tranchées sur ces sujets graves.
Depuis quelques années, j'apprécie la simplicité, les rencontres chaleureuses, les moments heureux qu'on passe dans la nature, l'environnement qu'on devrait protéger et mettre en valeur plus qu'on ne le fait présentement, et oui, effectivement, cela fait de moi une personne plus en santé, moins stressée, moins compliquée et plus heureuse.
Voilà ce que ton billet d'aujourd'hui m'inspire mais je voulais surtout vous souhaiter du bon et du beau, mes amis, Jacques et Laure!
Tu es la sagesse même, Zoreilles
Tu sais aller à l'essentiel, tout ce qui apporte du bonheur dans un monde sur lequel on a du contrôle. Laure te ressemble beaucoup à cet égard. Moi, je me casse un peu plus la tête sur toutes sortes de choses sur lesquelles je n'ai aucune prise. Chacun ses folies!
Merci pour tes bons souhaits
La survie de l'espèce humaine et de la planète sont de vraies questions...
Comme on ne peut y répondre mieux vaut trinquer à la vie avec 51 coupes de champagne !
Manouche,
Il parait qu'on peut évoluer à tout âge, sans vraiment changer fondamentalement.
Je t'avoue que ton commentaire et celui de Zoreilles m'ont amené à réfléchir et voir les choses autrement.
Je me contente aujourd'hui de me concentrer sur les changements climatiques qui affectent ma maison. Ma thermopompe (mon air climatisé) vient de me laisser tomber. Et la journée aujourd'hui s'annonce torride, avec un facteur humidex de 40 degrés centigrades. Au lieu d'appeler des hommes d'état pour qu'ils atteignent les cibles de Paris, j'ai appelé mon technicien de thermopompe et j'arrête de me pomper pour le reste.
C'est drôle comment la vie se charge de nous donner des leçons.
Hier, je me demandais, comme il m'est arrivé souvent, si continuer à tenir mon blogue en valait encore la peine, s'il présentait encore un certain intérêt.
J'ai même écrit ceci: "Moi, je me casse un peu plus la tête sur toutes sortes de choses sur lesquelles je n'ai aucune prise. Chacun ses folies!" je croyais que je devais peut-être me limiter à mes proches, ma famille, les amis que je côtoie régulièrement.
À tout hasard, je suis allé jeté un coup d'oeil sur le nombre de visiteurs du jour.À ma grande surprise, j'ai vu que j'avais eu près de 200 visiteurs. Ma surprise a été encore plus grande quand j'ai remarqué la provenance des visiteurs: 159 venaient des Émirats Arabes Unis, 23 de l'Indonésie, 12 de l'Arabie Saoudite, etc
Vous comprendrez que je me suis vite ravisé sur mes perceptions d'hier. Nous sommes à une époque où nous sommes beaucoup plus inter-reliés que nous pensons. Si un sujet me passionne, c'est de ça que je dois parler. Je n'ai pas de contrôle sur ceux qui me lisent, pourquoi ils sont là, comment mes propos peuvent les influencer. Alors, j'ai l'intention de continuer à écrire pour le simple plaisir de m'exprimer. Et déjà, j'ai une idée pour mon prochain billet, une idée qui me tient à coeur. Écrire fait du bien, nous aide à évoluer.
Je dois ajouter ceci: j'apprécie beaucoup tous ceux et celles qui viennent parfois me laisser des commentaires. Même pour eux et elles, ça vaut la peine de continuer à être présent.
Eh oui, ça vaut toujours la peine parce qu'on ne sait jamais jusqu'où nos mots et nos idées peuvent influencer des personnes et dans ton cas, cette influence sera toujours positive parce qu'elle est empreinte de respect et d'authenticité.
Et moi, ce matin, je partage une petite frustration avec toi : ça fait deux fois que je recommence ce billet que je me promettais d'écrire depuis plus d'une semaine et ça fait deux fois que je perds tout. Alors si je ne veux pas perdre ma journée, je vais remettre à plus tard ce billet que j'avais dans la tête et dans le cœur. Le pire, c'est que la deuxième, j'achevais…
Bonjour Zoreilles,
L'ironie du sort du connais? Imagine, ça fait deux fois que je réponds à ton message et ça n'a pas marché. Je me contente donc de te souhaiter une bonne journée...
Merci, je comprends tellement… Et moi, finalement, j'ai pu écrire (et publier!...) ce billet mais je t'assure que je l'ai fait par petits bouts et je passais mon temps à sauvegarder et mettre à jour!
SVP n'arrêtez surtout pas d'écrire votre blogue. Ils ne sont pas légions les textes inspirants dont la lecture nous fait sentir intelligent! Merci.
Bonjour Marico,
Merci! C'est gentil! Voilà le type de commentaires qui me font du bien.
Tous mes billets sont écrits avec beaucoup de réflexions et d'émotions bien senties.
Savoir qu'ils sont bien appréciés, ça donne le goût de continuer. Ça fait du bien à l'âme.
Zoreilles,
J'ai cessé d'écrire des messages à partit de mon iPad. C'est lui qui me joue des tours.
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